lundi 15 juillet 2013

Communication non-violente: Compliments et estime de soi

Photo: "Happy dance" par lozsad (Flickr)

La semaine dernière, c'est Cédric qui a participé à l'atelier de CNV. Ca lui a tellement plu que cette semaine aussi, pour le dernier cours, je lui cède ma place.

Voici donc ses notes!

Pour rappel, il s'agit de l'atelier de communication non violente (CNV) à l'usage des parents de Jessica CuvelierCes notes ne remplacent ni l'atelier, ni la lecture de d'ouvrages sur la CNV, comme "Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent" de Faber et Mazlish, dont est inspiré l'atelier. 



L’estime de soi est très importante pour le développement de l’enfant et pour tout le monde d’ailleurs. 


On remarque que les enfants grandissant dans des familles collaboratives, où on utilise la communication authentique ont généralement une meilleure estime de soi que les autres enfants, même si ce n’est pas systématique. Grandir dans un environnement favorisant l’estime de soi n’est pas une garantie de « succès » dans la vie ou d’ « efficacité » mais favorise certainement le bien-être de l’enfant, notamment parce que les parents ne lui mettent pas une pression extérieure et/ou ne transfèrent des sentiments sur lui.
Les discussions et les exercices du cours ont principalement tourné autour des compliments et de l’impact que ceux-ci peuvent avoir sur les enfants (ou sur n’importe quelle personne qui le reçoit). 
Les compliments (surtout quand ils ont une part de jugement : « quel magnifique dessin ») peuvent entrainer des réactions différentes selon les personnes : 
  • sentiment de valorisation (« super ! Il aime ce que je fais »), 
  • de dévalorisation (« pff, je fais trois lignes avec un crayon et il me dit que c’est magnifique. Il se moque de moi ») 
  • ou encore des interrogations (« est-ce que je serai capable de faire aussi bien la prochaine fois ? »). 

Parfois, les interrogations suivent le sentiment de valorisation de très près (« super mais maintenant, je vais devoir assurer pour les prochains dessins »). 

En fait, les compliments renvoient d’une certaine manière aux faiblesses de la personne que les reçoit. Et plus le compliment sera extravagant, plus il est possible que le sentiment de dévalorisation soit grand.


De plus, les compliments pour les enfants sont souvent déplacés : bravo quand il/elle fait caca dans son pot ou mange tout son repas. Même si ces gestes font partie de son apprentissage, ils sont pourtant «normaux».

Le compliment le plus efficace est le compliment descriptif, quand vous décrivez ce que vous voyez. Par exemple, toujours à propos du dessin, « je vois un rond rouge et des trais bleus tout autour. Ca me fait penser à une fleur des champs »

Par la suite, vous pouvez énoncer les sentiments que cela vous évoque (« ça me donne envie d’aller me promener dans les champs avec toi »). 
Autre exemple, l’enfant offre une écharpe qu’il vous a confectionnée. Dire « merci elle est magnifique» est facile et ne nécessite pas beaucoup d’implications de notre part. Et ce n’est pas sûr que l’enfant se sente valorisé pour autant. Alors que dire « merci, cette écharpe est très colorée et la matière a l’air très chaude. C’est certain, elle me tiendra au chaud cet hiver » montre à l’enfant notre intérêt pour le cadeau et lui permet aussi de se complimenter : « Papa/Maman apprécie vraiment l’écharpe. Je suis vraiment content. J’ai fait du bon boulot ». Cela favorise aussi son estime de soi et son autonomie : « je suis capable de le faire ».

Attention cependant à ne pas retomber dans le jugement, l’évaluation : « je suis fier de toi » 

Même si intérieurement, nous sommes évidemment très fier, cela peut laisser penser l’enfant qu’il fait certaines choses pour que ses parents soient fiers de lui (= Danger de l’appropriation des sentiments de l’enfant par les parents).

A l'inverse, « Tu dois être fier de toi » pose la question des sentiments de l’enfants, ce qui in fine est la chose importante : ce que l’enfant a ressenti, pas les parents.


è Compliment descriptif : partir de la description et éventuellement, dire ses sentiments. Ensuite écouter les sentiments de l’enfant dans le dialogue qui suit.

Le compliment descriptif demande une certaine adaptation au début. Ca ne sort pas tout seul et pas tout le temps. Et ca demande beaucoup plus de créativité que de dire et redire les mêmes « c’est bien, beau, bon, magnifique, etc. ». Mais d’un autre côté, ça permet de diversifier les compliments, ça implique de faire plus attention à son enfant et aussi, d’une certaine manière, ça nous met sur un même pied que lui dans la conversation qui suit plutôt que le « c’est super, magnifique » sert parfois de repoussoir.

Autre moyen de complimenter : résumer en un mot le comportement de l’enfant (attention, c’est différent de résumer l’enfant en un mot). 
Ex : « Tu as dit que tu serais à la maison à 17h, et il est pile 17h. C’est ce que j’appelle de la ponctualité. », ce qui est différent de « tu es très ponctuel » ou « tu es quelqu’un de ponctuel », qui catégorise l’enfant et peut l’enfermer dans un comportement.

In fine, la clé de ces deux outils est de faire en sorte que ce soit l’enfant qui s’estime lui-même, plutôt que ce soit l’adulte qui le fasse à sa place.


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